Les années 1950
Le 22 avril 1953, Gustave DUJARDIN, ébéniste, crée son atelier de menuiserie à Cambernon (Manche, 50). Âgé de 22 ans, il se spécialise dans la réparation d’armoires normandes en bois brut abîmées pendant les bombardements. En déployant son savoir-faire au profit de celles et ceux qui ont tout perdu ou presque, le jeune ouvrier contribue, à sa manière, à l’effort de la reconstruction. Son sérieux et sa qualité de travail lui valent de traverser les années difficiles d’Après-guerre.
À la fin des années 1950, Gustave découvre, avec le Formica, l’opportunité de diversifier son activité. Avec l’aide d’un compagnon peintre-carrossier automobile, il entreprend de développer une gamme de meubles de cuisine fabriqués à base de Formica et de panneaux de bois peint. Avec cette activité, Gustave se fait rapidement une réputation et donne naissance à une véritable petite entreprise.
Focus sur le Formica. Inventé aux États-Unis dans les années 1930, initialement utilisé comme isolant, le Formica gagne très rapidement ses lettres de noblesse dans l’univers de la décoration. Multi-usages, résistant aux chocs, coloré… les nombreux atouts de ce matériau séduisent et correspondent aux standards de la société émergente.
Les années 1970
En 20 ans, à force d’audace et de ténacité, le « petit » atelier d’ébénisterie de Gustave Dujardin est devenu une entreprise solide et florissante. Il nourrit désormais le projet de la propulser à la vitesse supérieure et de la voir évoluer vers un modèle industriel capable de générer des volumes plus importants dans des délais réduits.
En 1976, Gustave se donne les moyens de ses ambitions et investit dans un terrain rue de l’Arquerie à Coutances pour y construire une nouvelle usine.
Quand il dépose son permis de construire, la zone n’est qu’un ensemble de champs.
En 1977, après quelques mois de travaux, auxquels il participe, la société Dujardin inaugure ses nouveaux locaux – qui demeurent le lieu d’implantation actuel de l’usine et du siège -, passant du format artisanal à celui de « petit industriel ».
La nouvelle menuiserie se structure, s’équipe, développe sa logistique et se spécialise. Les premières machines-outils à commande numérique font leur apparition. Le bois laqué et le bois stratifié deviennent les matériaux de prédilection et de référence ; le Formica, quant à lui, entame son déclin.
La société Dujardin consolide son savoir-faire technique et commercial, et assoit sa réputation. Ses effectifs passent de 10 à 40 salariés.
À la fin des années 1970, l’entreprise est devenue une référence, reconnue pour être « le producteur de cuisines haut de gamme** dans département de la Manche.
Les années 1980
En 1980, Bruno, le fils cadet de Gustave et Francine, après avoir étudié dans un lycée technique à Rennes, entre à son tour dans l’entreprise. Âgé de 21 ans, nourri de la tradition familiale, il arrive avec ses compétences de dessinateur et travaille à la pose de cuisines.
Gustave continue de faire grandir sa société avec la fabrication de meubles de cuisine, stratifiés et laqués, à destination des particuliers. En complément de cette activité principale, il se lance sur le marché des meubles de salles de bains, mélaminés et stratifiés.
L’outil informatique et les premiers logiciels de dessin contribuent à l’amélioration des conditions de travail et à l’augmentation des cadences. En dépit de ces évolutions, la programmation des machines à commande numérique, tout comme la majeure partie des finitions, sont encore faites manuellement. L’atelier compte près de 70 personnes.
Depuis l’arrivée de Bruno, la société connaît un réel essor.
Forte de sa réputation, l’entreprise Dujardin est mise en relation, par un de ses fournisseurs, avec un grand industriel spécialisé dans l’univers de la porte qui est à la recherche d’un partenaire en vue de développer une nouvelle technologie. En quête de challenges et d’innovation, Gustave se lance dans l’aventure. Arrivée à terme, cette expérience conduit la société Dujardin vers un nouveau marché : la sous-traitance de mobilier de bureau.
Les années 1990
En 1990, Bruno prend des fonctions de Direction. Aux côtés de son père, Gustave, il travaille à la pérennité de l’entreprise familiale en s’investissant dans des projets à long terme. L’entreprise fait le choix stratégique de délaisser ses activités historiques de fabrication de meubles de cuisine et de salles de bains pour se concentrer exclusivement sur la sous-traitance industrielle.
C’est un choix audacieux, car la société Dujardin investit dans la fabrication de mobilier de bureau à une époque où le secteur est en pleine turbulence. Cependant, la décision s’avère judicieuse. La société réussit à traverser cette période délicate, notamment grâce à de forts investissements dans les nouvelles technologies, comme des machines de pointe, des extensions d’usine et des logiciels CAO-FAO spécialisés. Un autre facteur crucial de leur réussite est leur capacité à préserver leur indépendance, à la fois économique et géographique.
En 1997, Valérie, l’épouse de Bruno, rejoint l’entreprise en tant que Secrétaire de production. Grâce à ses compétences et à sa connaissance approfondie du métier et des ressources humaines, elle gravit les échelons pour devenir Responsable des Ressources Humaines en 2010. Son arrivée et sa montée dans la hiérarchie de l’entreprise marquent une nouvelle étape dans le développement et la professionnalisation de la société Dujardin.
Les années 2000
Devenue un acteur phare de la sous-traitance industrielle grâce à son savoir-faire affûté et à sa faculté d’innover, la société Dujardin continue d’étendre sa couverture nationale.
Spécialisée dans la fabrication de plateaux de bureaux, elle amorce de nouvelles collaborations et développe une gamme de caissons individuels de rangement de bureaux en mélaminé. En 2008, l’usine est agrandie. Une première extension de 1.000 m2 est construite.
Les années 2010
En 2015, plus de 60 ans après avoir posé les bases de son entreprise éponyme, Gustave Dujardin, âgé de 84 ans, quitte définitivement la société. Il décède en 2018, un an après son épouse Francine.
Désormais seul à la tête de l’entreprise, Bruno renforce l’élan initié par son père et poursuit le développement dans un objectif de pérennité et de passation à la future génération. Il engage de nouveaux investissements avec en ligne de mire le souci permanent des hommes, de la qualité et de l’innovation. L’espace de production est réagrandi de 1.000 m2, portant sa surface totale à 7 280 m2, et de nouvelles machines, dernière génération, viennent compléter l’existant.
Les années 2020
En 2020, Jean, le petit-fils de Gustave, rejoint ses parents Bruno et Valérie après avoir fait ses armes dans une autre structure. Diplômé d’une grande école de Commerce, il prend les fonctions de Directeur Général Délégué avec pour principales missions le Commerce et la Comptabilité-Finance. Sa sensibilité l’amène aussi à développer le sujet de l’éco-engagement. Enjeux majeurs, ancrés dans l’esprit familial, la recherche et le développement prennent, avec lui, une nouvelle dimension.
En 2023, l’entreprise fête ses 70 ans.
